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Non vos plantes n’assainissent pas l’air de votre maison

D’où vient l’idée que les plantes purifient l’air ?

Les plantes d’intérieur sont souvent présentées comme des alliées pour purifier l’air de nos maisons. Mais est-ce vraiment le cas ? Spoiler alerte non ! Cet article explore l’idée reçue des plantes assainissantes en trois parties : l’origine de ce mythe, ce que disent les études scientifiques, et les vraies solutions pour un air plus sain chez soi.

Une origine scientifique mal comprise

En 1989, la NASA a mené une étude sur la capacité des plantes à filtrer les composés organiques volatils (COV) dans des espaces fermés. Ces tests se sont faits dans des chambres hermétiques et ont montré que certaines plantes pouvaient réduire des polluants comme le benzène ou le formaldéhyde. Cependant, ces conditions ne reflètent pas la réalité des maisons où l’air circule librement. Les plantes étaient exposées à des concentrations de polluants bien plus élevées que dans une maison typique. Ce contexte très contrôlé a été interprété hors de proportion par la suite.

Une interprétation simplifiée

Les résultats de l’étude de la NASA ont été exagérés par les médias et les entreprises de décoration. De nombreux articles ont prétendu qu’une simple plante dans une pièce suffisait à éliminer tous les polluants. Ces raccourcis ont contribué à créer un mythe persistant. Les entreprises de décoration ont trouvé un moyen efficace de vendre des plantes en les associant à des idées de santé et de bien-être.

Vous souvenez-vous de la photosynthèse ?

La photosynthèse est un processus biologique essentiel qui permet aux plantes, aux algues et à certaines bactéries de produire leur énergie. Elle se déroule principalement dans les feuilles, au sein des chloroplastes, qui contiennent la chlorophylle, un pigment capable de capter l’énergie lumineuse. Pendant la photosynthèse, les plantes absorbent du dioxyde de carbone (CO₂) de l’air et de l’eau (H₂O) du sol. Sous l’effet de la lumière, elles transforment ces éléments en glucose, leur principale source d’énergie, et libèrent de l’oxygène (O₂) comme sous-produit. Ce processus est vital non seulement pour la croissance des plantes, mais aussi pour maintenir l’équilibre de l’atmosphère terrestre.

Schéma de la photosynthèse
Schéma de la photosynthèse

Que disent les études sur les plantes et la qualité de l’air ?

Les limites des plantes dans un environnement réel

Des recherches récentes montrent que l’impact des plantes sur la qualité de l’air est très faible. Dans une maison standard, le volume d’air est bien plus grand que dans les chambres hermétiques des études initiales. Pour obtenir un effet significatif, il faudrait des centaines de plantes, ce qui est utopique. Par exemple, une étude de 2019 a calculé qu’il faudrait entre 100 et 1 000 plantes par mètre carré pour atteindre une purification significative de l’air. Cela est tout simplement impossible dans une habitation classique.

Les plantes n’éliminent pas tous les polluants

Les plantes ne filtrent que certains polluants comme les COV. D’autres sources de pollution, comme les particules fines ou les moisissures, ne sont pas affectées. Ces éléments nocifs proviennent souvent de l’extérieur ou d’appareils ménagers, et les plantes n’ont aucun pouvoir sur eux.

Les micro-organismes jouent un rôle, mais ce n’est pas suffisant

Le sol des plantes contient des micro-organismes capables de décomposer certains polluants. Cependant, leur action reste très lente et inefficace dans des conditions réelles. De plus, ces micro-organismes peuvent parfois contribuer à d’autres problèmes, comme l’augmentation des spores de moisissures ou des allergènes dans l’air. L’idée que ces micro-organismes suffisent à purifier une pièce entière est donc trompeuse.

Comment vraiment assainir l’air de votre maison ?

Améliorer la ventilation

Pour réduire efficacement les polluants intérieurs, la ventilation reste la meilleure solution. Ouvrir régulièrement les fenêtres permet de renouveler l’air et d’évacuer les substances nocives. Cela est particulièrement important lors de la cuisine ou de l’utilisation de produits chimiques. L’ajout d’un système de ventilation mécanique, comme une VMC double flux, peut aussi améliorer la qualité de l’air en continu.

Limiter les sources de pollution

Réduire l’usage de produits chimiques, comme les nettoyants agressifs ou les bougies parfumées, diminue la pollution à la source. Privilégier des matériaux naturels et éviter le tabac à l’intérieur contribuent également à un air plus sain. En identifiant et en éliminant les sources de pollution domestique, on peut significativement améliorer la qualité de l’air.

Les gestes simples au quotidien

Passer l’aspirateur régulièrement avec un modèle équipé d’un filtre HEPA aide à éliminer les particules fines présentes au sol. Laver les textiles comme les rideaux, les coussins, et les tapis limite également l’accumulation d’allergènes. Ces gestes simples complètent les solutions techniques pour garantir un environnement intérieur plus sain.

En conclusion

Les plantes d’intérieur apportent de la beauté et un sentiment de bien-être, mais elles n’ont qu’un rôle très limité dans l’assainissement de l’air. Pour améliorer la qualité de l’air chez soi, mieux vaut miser sur la ventilation, l’entretien et une réduction des sources de pollution. En combinant ces approches, vous obtiendrez un environnement plus sain et plus agréable à vivre.